Réparer mon visage

À la suite d’un accident qui aurait dû être mortel, Caroline se réveille, tellement heureuse, tellement émue. Etre en vie !! Sortant du déchoquage en phase quatre, elle avait pu parler au chirurgien avant l’opération. Il lui avait annoncé son visage broyé, son œil perdu...peu importe. « Est-ce que je vais vivre ? » lui avait-elle demandé. « On va se battre » avait-il répondu. Quatre mots qui allaient déterminer l’énergie qui reconstruirait. Au cours d’une longue nuit incroyable, où le chirurgien se battait pour sauver, greffer, ressouder les os...la vie était demeurée. Magistrale. « Être restée en vie ! Combien de personnes en auraient rêvé ? » ne cessera de répéter Caroline. Une résilience violente, immédiate, fascinée, qui partagera son élan avec un autre chemin, plus long, plus difficile, plus fragile : comment se reconstruire un visage, se réapproprier une nouvelle histoire, exister dans un nouveau rapport au monde ?Comme Caroline, tant d’autres personnes ont dû reconstruire leur visage à la suite d’un accident ou d’une maladie. La réalisatrice et témoin fil rouge du film en rencontre certains, partage leurs joies, leurs questionnements, leurs écueils. Ensemble, ils nous découvrent les voies étroites, périlleuses, magnifiques qu’ils ont suivi pour franchir cette montagne si escarpée qu’est la reconstitution de soi, d’un autre soi, d’un nouveau soi. À travers leurs histoires entrecroisées se faufile celle des premiers pionniers de la chirurgie réparatrice. Ces hommes qui, désemparés devant les drames des gueules cassées lors de la Grande Guerre, ont imaginé des nouvelles méthodes d’opération, des nouveaux instruments, mis au point une nouvelle médecine, une nouvelle approche de l’homme...
Qu’il y ait plus d’un siècle ou aujourd’hui, la reconquête de son visage, pilier de notre relation au monde, est une épopée bouleversante....